Le 05/02/2020 de 09:00 à 19:00 –
INSPE St Jérôme Marseille –Amphi Batiment S
Cette journée de réflexion organisée autour des processus discriminations à l’œuvre dans les établissements de l’éducation prioritaire, vise confronter les travaux récents de la recherche, dans une approche intersectionnelle, aux perspectives des actrices et acteurs de terrain et aux solutions qu’ils et elles mettent en œuvre dans leur pratique de terrain.
Cette journée scientifique sera l’occasion de présenter des recherches en cours menées dans les écoles et les collèges de l’éducation prioritaire en France. Elle se veut le prolongement et l’élargissement du travail de réflexion entamé dans le cadre du symposium « Voir l’école depuis Marseille : pour une approche intersectionnelle des rapports de domination en éducation prioritaire », organisé dans le cadre du congrès international de l’AREF à Bordeaux en juillet 2019. Ainsi, à partir de travaux portant sur le centre-ville et les quartiers Nord de Marseille, ville caractérisée par l’ampleur de ses inégalités socio-économiques et de ses fortes logiques ségrégatives (Audren, Baby-Collin, 2017). Cette journée sera l’occasion de faire discuter des travaux portants sur d’autres territoires de l’éducation prioritaire, élargissant, dans une perspective comparative, notre réflexion et nos interrogations.
Ces différents travaux sont menés dans la perspective théorique et méthodologique d’une approche critique de l’éducation par les sciences sociales. Les contributions à cette journée mobiliseront le modèle “géométrique” de l’intersectionnalité (Dorlin, 2008) pour conceptualiser l’imbrication des rapports de domination en contexte scolaire. En effet, depuis les travaux fondateurs des années 1960 (Bourdieu et Passeron, 1964; Bourdieu et Passeron 1970), la reproduction des inégalités de réussite scolaires a bien été établie. Toutefois, l’articulation entre les recherches en éducation et les rapports structuraux de domination est une affaire relativement récente, les études portant sur les phénomènes de discrimination de genre et de “race” font encore polémique (Travail, genre et société, 2019). Les violentes interpellation vis-à-vis des organisatrices des journées d’étude “Penser l’intersectionnalité dans les recherches en éducation”, organisées à l’ESPE en 2017 (Belkacem, Chapuis et Gallot, 2017), en témoignent.
Cette journée d’études vise ainsi à visibiliser les “articulations complexes entre les différents régimes de hiérarchisation social” (Clair, 2012, p.109) au sein de l’éducation prioritaire, en objectant la logique de concurrence entre les rapports sociaux (Dhume, 2019). En articulant les processus de racialisation des élèves (Poiret, 2011), non pas en termes de culture mais de statut (Lorcerie, 2003) et de sexage (Guillaumin 1978a et 1978b), les communications de cette journée viseront à rendre compte de l’imbrication de ces processus dans “le contexte troublé de l’éducation prioritaire” (Garric, 2019, p. 8).
Afin de discuter et d’écouter les pratiques, les combats et les approches des professionnel.les de l’éducation, cette journée se terminera par une table ronde confrontant les travaux de la recherche aux perspectives des actrices et acteurs de terrain et aux solutions qu’ils et elles mettent en œuvre.
Contact(s) : Julien Garric : julien.garric@univ-amu.fr
Programme-JS-Ecole-discriminationTéléchargerSite de l’évènement : https://discrim2020.sciencesconf.org